Gérald RAVANEL

Hier soir je m'étais concocté une bonne petite séance en terrain valloné. 20 bonnes minutes d'échauffement avec quelques accélérations puis je m'engage dans un chemin que je connaissais pas encore. 10 minutes de vitesse course rapide, 2'30 de repos en trottinant, 2'30 de course très rapide puis 5' de repos.

La séance s'annonce très bonne. Les sensations sont là. C'est grisant d'avoir les bonnes jambes.On fait le plein d'images positives. Je repart pour le même cycle de variations de vitesse. J'ai fini le gros de ma séance.

Avec de telles jambes je me sent vraiment en confiance pour la suite des évènements et surtout pour le Petit Savoyard de ce weekend. La saison de ski porte ses fruits et j'arrive vraiment à avoir un gros rythme.

J'engage la descente sur un sentier que je ne connais pas. Je dois avoir 500md+ dans les pattes donc la descente devrait bien se passer. Le chemin est technique à souhait. Moi qui n'osait plus trop envoyer du gros en descente j'arrive complètement à me libérer. J'arrive en fin de portion ultra technique et en retouchant un chemin digne de ce nom mon pied gauche part en vrille.

Le crac bien caractéristique de l'entorse se fait entendre. J'ai vraiment super mal!
Le moins drole c'est que je n'arrive pas à me redresser sur mes 2 pieds. Je suis prostré...  Heureusement j'entends une route pas trop loin en dessous. En rampant j'arrive enfin sur la route. Une voiture me voit et me ramène jusque devant chez moi.

Solène m'emmène à l'hopital aux urgences. Pour me faire patienter, car ma cheville est dans un triste état, on me donne une Efferalgant avec de la codéïne.
Enfin on me met sur un fauteuil roulant et direction l'imagerie pour une radio.

Je suis seul dans le couloir et là je commence à avoir des bouffées de chaleur. Puis un mal de ventre terrible. Des fourmis dans les bras. Je panique. Ma bouche devient toute sèche. Je commence à m'évanouir! Quelqu'un passe (un brancardier je crois), je l'appelle au-secours car j'ai vraiment l'impression de faire une crise cardiaque! Je tombe du fauteuil et ensuite je me rappelle plus trop rien sauf une douleur horrible dans le ventre. Les médecins me posent des questions mais je n'arrive pas trop à répondre, ça me parait trop dur.
J'ai tellement mal qu'on me fait une perfusion pour me mettre sous morphine.
J'ai vraiment eut peur. Les crises s'espacent de plus en plus. Solène a été un ange avec moi. Je ne la remercierait jamais assez.

Vers minuit on me retire la perfusion. J'apprends que je suis allergique à la codéïne.

En conclusion j'ai pris quelques décisions:
 - j'arrête le trail. C'est une décision lourde pour moi mais à 27ans j'ai déjà des chevilles de vieillard. Je n'ai pas envie de terminer dans un fauteuil à 60 ans.
Je me fais 1 à 2 entorses par an sauf en 2009. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
 - je n'arrête pas la course à pied pour autant mais je vais m'orienté sur des courses de cotes et des courses sur route. C'est un nouveau monde pour moi.
 - je vais refaire mon premier sport, qui est beaucoup plus doux que le trail, le vélo.
 - je vais mettre l'accent sur le ski alp.

Merci à tous ceux que j'ai croisé dans les trails

Voilà ça fait un peu mal.............. mais il y a des choses tellement plus grave.

Sportivement.
Gérald